Certains qui seraient en train de chercher des informations de base à propos du festival ,de Glastonbury, et arriveraient sur ces pages, pourraient commencer par se demander à quelle date doit se dérouler l’édition 2018… Les autres, savent déjà qu’il n’y aura pas de Glastonbury 2018. Mais, c’est l’occasion d’une part d’expliquer pourquoi, et d’autre part de faire un petit état des lieux à propos de cette pause.
Usuellement, le festival se tient le dernier weekend de juin, aux environs du solstice. Il aurait donc du logiquement être programmé du mercredi 20 au dimanche 24 juin. Mais, je le redis, en 2018, il n’y aura pas de festival de Glastonbury. Cette année est une année de jachère (fallow en anglais). Les organisateurs en prévoient une de façon à peu près régulière tous les 5 ou 6 ans depuis le début des années 90. Ces interruptions ont, au début été imposées par diverses circonstances, souvent à la suite de situations de crise. Puis, à partir des années 2000, période à partir de laquelle le festival s’est fortement organisé, elles ont été programmées volontairement.
- La première jachère eut lieu en 1991 à la suite de la bataille de Yeoman’s Bridge (cf. Histoire – Chapitre 9 – 89 90 deux années charnières).
- La deuxième, en 1996, encore une fois imposée par les évènements: maladie de Michael Eavis, et le district de Mendip qui refuse de donner son autorisation pour organiser le festival (cf. Histoire – Chapitre 10 – 1992 – 1995).
- La troisième, en 2001, est à nouveau dictée par les circonstances. En 2000, les resquilleurs ont été si nombreux, que le district de Mendip parvient à interdire le festival, à moins que les organisateurs ne trouvent une parade. C’est à ce moment qu’est créée la super-fence (la grande barrière qui entoure le festival).
- La quatrième jachère a lieu en 2006, pour la première fois elle est décidée par les organisateurs sans contrainte. Elle donne lieu à de profonds remaniements, et en particulier à la création de la nouvelle zone de the Park, voulue par Emily Eavis qui fait son entrée à l’organisation.
- La cinquième a lieu en 2012, encore une fois à l’initiative des organisateurs. Comme on l’aura remarqué, voulues ou non, toutes les jachères précédentes s’étaient succédées au rythme régulier de 5 ans d’écart. Logiquement, celle-ci aurait dû avoir lieu en 2011. Elle a été décalée pour éviter au festival de coïncider avec les jeux olympiques de Londres. Cette jachère, pour la première fois n’a pas donné de modification substantielle du festival. Juste quelques zones ont été un peu réorganisées.
- La sixième jachère a donc lieu cette année 2018, avec pour la deuxième fois 6 ans d’écart. Et, nous ne saurons pas avant 2019, si elle va apporter d’importants remaniements et nouveautés…
La famille Eavis évoque souvent la nécessité de ces jachères pour laisser se reposer la terre, et permettre au vaches de profiter des champs. Autant, le premier argument tient, le second n’est probablement pas à prendre à la lettre, mais je ne suis pas fermier pour en juger de façon fiable. Ce qui est indéniable, c’est que ces périodes sont nécessaires dans le cadre de l’organisation. Elles permettent non seulement de lancer de nouveaux projets, mais aussi probablement de réorganiser toute la logistique, voire même de gérer nombre d’aspect administratifs qui doivent devenir de plus en plus complexes à gérer. Cependant, Michael Eavis, qui commence à prendre un peu de bouteille, ne cache pas son désir d’organiser un maximum de festivals tant qu’il en a la possibilité. C’est sans doute la raison pour laquelle l’écart des jachères est passé à 6 ans ces dernières années. La prochaine devrait avoir lieu, en toute logique en 2024, il aura alors quasiment 89 ans…