Situation COVID

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En dépit des difficultés qu’il pourrait y avoir pour se rendre à Glastonbury l’année prochaine, la question se pose encore de savoir si le festival va se tenir. En ces temps incertains de pandémie COVID, il ne me parait pas insensé de s’en inquiéter. 2022 approche, faisons donc un bilan de la situation.

Nous aurons l’occasion d’y revenir dans le futur, mais pour l’instant l’accès au Royaume-Uni depuis les territoires de l’Union Européenne est pour l’instant assez complexe. La cause en est d’une part, les conséquences du Brexit, et d’autre part la situation de la pandémie de COVID, qui ne cesse de fluctuer vague après vague. Et si cette situation empire, ce pourrait être la catastrophe.

Les mesures de prévention du COVID au Royaume-Uni dépendent des nations constituantes du pays. En Angleterre il n’y a aucune restriction, pas de pass sanitaire. Le gouvernement se contente de sensibiliser la population, et demande de se faire vacciner, de respecter les gestes barrière, et conseille de porter un masque en intérieur. Mais rien n’est obligatoire. En particulier, concernant les salles de spectacle et les festivals, ce sont les organisateurs qui décident des règles d’accès, et de la nécessité ou non de contrôler vaccination ou test PCR. (sources 20/11/2021: BBC News – What are the rules for pubs, restaurants, festivals and gigs?, France Diplomatie – Royaume-Uni). Il est important de noter que ces règles, ne valent qu’à la date de publication de cet article, et peuvent changer. C’est d’autant plus vrai que la situation outre Manche n’est pas des meilleures, et que des restrictions puissent s’avérer nécessaires. Visiblement, l’approche du gouvernement de Boris Johnson, ça ne surprendra pas, est très libérale. Mais ce paradigme commence à être remis en question, en particulier si une trop grande proportion de britanniques ne se font pas vacciner (source: France 24 – Covid-19 au Royaume-Uni : le gouvernement britannique refuse de rétablir des restrictions).

Si un nombre insuffisant de personnes reçoivent leur rappel de vaccin (…), si les gens ne portent pas de masque quand il vaudrait mieux le faire (…), cela va tous nous affecter, et bien sûr rendre plus probable des restrictions supplémentaires », a-t-il ajouté. « Il nous faut maintenir les progrès que nous avons effectués, nous pourrions les perdre si les gens n’acceptent pas les offres de vaccination.

Voyons donc où en est le Royaume-Uni avec la contamination, aujourd’hui le 19 novembre 2021.

  • le nombre de contaminations quotidienne est d’environ 40 000 cas positifs détectés par jour. Mais surtout, depuis l’été, jamais ce chiffre n’est descendu en dessous de 20 000, et s’est rapidement établi au dessus de 30 000. Et pire, ça continue de croître lentement, mais sûrement.
    Contaminations COVID Royaume-Uni 19 novembre 2021
    A titre de comparaison, en France, la 4eme vague survenue en août a vu son maximum de contaminations s’établir autour de 23 000 cas par jour. Nous avons eu une décroissance rapide jusqu’à 5 000 cas par jour. Maintenant nous supposons une 5eme vague et venons de dépasser 20 000.
    Contaminations COVID France 19 novembre 2021
    En résumé: A ce jour, la quantité de contaminations COVID quotidiennes au Royaume-Uni, est importante et établie de façon durable. Elle est même croissante. Peut-être y-a-t-il un biais quelconque, et ne faut-il pas s’alarmer de ce chiffre? Alors voyons les chiffres des décès…
  • Sans grande surprise, le nombre de décès quotidien, est corrélé avec le chiffre des contaminations. Il ne cesse de croître progressivement au Royaume-Uni depuis le début de l’été. De moins de 10 décès par jour au printemps, il s’est établi à environ 150 par jour. En France nous sommes à 43, mais en pleine croissance, compte tenu de la vague en cours.
    NOTE: J’utilise systématiquement les moyennes glissantes à 7 jours qui évitent les pics aléatoires. Ces pics résultent en général du fait que la comptabilité n’est pas systématiquement faite le jour même. Par exemple, certains décès du week-end sont déclarés le lundi.
    En résumé: La quantité de décès est bien corrélée aux nombre de cas détectés. Et cela confirme que la situation au Royaume-Uni est établie durablement à un taux de contamination important. Actuellement le double de celui de la France, mais en France une vague à croissance rapide est en train de survenir, alors que les britanniques subissent un phénomène établi de longue date, en croissance lente.
  • De façon surprenante, du côté des hospitalisations, la situation de part et d’autre de la Manche est assez similaire. Au Royaume-Uni, à ce jour, un peu moins de 9 000 personnes sont hospitalisées (un peu moins de 7 000 en France), et environ 1 000 sont en soins intensifs (plus de 1 100 en France). Finalement, on peut considérer que de ce point de vue, la situation est meilleurs au Royaume-Uni qu’en France. Or, L’expérience que nous avons de la gestion de crise, a montré que c’est la saturation des services d’urgence, et de réanimation qui conduit aux mesures les plus restrictives. Dans les deux pays, il semble que nous soyons assez loin de ces saturations. Sans doute, faut-il y voir l’effet de la vaccination.
  • Du point de vue de la vaccination, c’est très simple, à très peu de choses près, dans les deux pays les choses sont identiques. 75% de la population éligible a reçu le vaccin, et 70% a reçu une vaccination complète.

Les chiffres de contaminations et de décès au Royaume-Uni ne sont pas très bons si l’on compare à la France. Le nombre total de décès dus au COVID, dans les deux pays, sont respectivement de 166 000, et 118 000. Mais en réalité, si l’on se base sur les taux de mortalité par habitants, la différence n’est pas si marquée qu’il le semble. Évidemment, si le nombre de décès continue d’augmenter de façon importante, cela va inexorablement conduire le gouvernement de sa Majesté à prendre des décisions drastiques. C’est un peu cynique, en dépit des décès, il semble que ce qui pousse le plus les gouvernements à prendre des mesures importantes, c’est plutôt la charge hospitalière. Or, depuis la vaccination, il est incontestable que le rapport entre hospitalisations et nombre de cas positifs a nettement décru. Lors de la 2eme vague, le Royaume-Uni avait détecté 60 000 cas par jour, et comptait 38 000 personnes hospitalisées, dont 4 000 en soins intensifs. Aujourd’hui avec un chiffre de contaminations bien établi dans la durée à 40 000 (2/3 du pic précédent), 9 000 personnes sont hospitalisées, et 1 000 en soins intensifs. NOTA: On l’a vu plus haut, 25% de la population n’est pas passée par la case vaccination, et cela explique mathématiquement ces chiffres encore relativement élevés. Mais, même si j’en ai très envie, je ne vais pas vous faire de maths ici!

Y aura-t-il de nouveau un confinement, ou des restrictions d’accès qui pourraient nous interdire d’un Glastonbury 2022? C’est la population britannique qui va en décider de façon indirecte.

Alors, quels sont les risques pour Glastonbury 2022? Si l’on considère l’attitude du gouvernement britannique, et les positions très libérales de Boris Johnson, ils ne prendront de mesures que s’ils y sont contraints. Comme évoqué dans l’article de France 24 cité plus haut, la pression est mise sur la vaccination. Les gouvernements ont bien compris que c’est la solution pour éviter la saturation des services hospitaliers. Un gouvernement n’est pas responsable du taux de mortalité d’un virus, mais il peut être critiqué pour sa gestion des hôpitaux. On peut donc supposer que de part et d’autre de la Manche, on va nous enjoindre à procéder tous au rappel. La seule différence va porter sur la méthode, sans doute plus directive en France avec le pass sanitaire, qu’au Royaume-Uni où le paradigme libéral va sans doute prévaloir. Peut-être même va-t-on ouvrir la vaccination à un public encore plus jeune pour couvrir une population plus large, et diminuer encore les contaminations. Si les anglais se plient en grande majorité à ces consignes, il n’y aura pas lieu pour leur gouvernement de changer de méthode, à savoir aucune contrainte forte. Par conséquent ce ne devrait pas conduire à une annulation de Glastonbury. Mais tout ceci à condition que le nombre d’hospitalisations n’explose pas. Tout est donc dans les mains des citoyens de sa Majesté, et de leur attitude future face au COVID.