Samedi – Leftfield

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Leftfield

Autant ma matinée m’avait mobilisé à Woodsies pour y voir de jeunes pousses, autant à the Park je reviens voir les grands anciens. The Pretenders que j’avais vu pour la première fois à leur grande époque en 1986. Et plus tard ce sera Fatboy Slim, dont je ne compte plus les fois où j’ai pu le voir. Mais maintenant, doit avoir lieu un concert d’exception, celui de Leftfield. C’est une formation que je connais depuis les années 90, à l’époque où j’allais seul à l’aventure dans d’improbables lieux. Car dans mon entourage, personne ne voulait me suivre, au prétexte que l’électro c’était pas de la vraie musique. C’est sans doute pour ça, d’ailleurs, que je ne suis probablement jamais monté dans le train Nirvana. L’époque où j’ai pu voir se mettre en place tout cet univers électro qui nous parait aujourd’hui évident, à tel point d’ailleurs qu’on s’y perd aujourd’hui dans la production massive à laquelle on est soumis.

A cette époque, les formations électro étaient rares, et encore ne les connaissions nous qu’au travers des enregistrements. Il était rare de les voir, mais ca arrivait parfois. Ainsi en étant patient, j’ai pu voir avant 2000, à peu près tous les pionniers: Garnier, Jeff Miles, Chemicals, Daft Punk, Underworld, Thievery Corporation, the Orb. Mais jamais Leftfield!

Souvent j’aborde Glastonbury sans trop prévoir ce que je vais y voir. L’année précédente je ne m’étais fixé qu’un seul concert à ne par manquer: McCartney. Cette année, j’ai défini un programme, mais tout est optionnel,. Leftfield est la seule ligne du line-up de ce Glastonbury 2023 que j’ai sabitoté au phosphore multi-isotopique enrichi aux rayons gamma. Pour rien au monde je ne louperai l’occasion de voir en live cette formation si rare. Il est l’heure de voyager dans le temps, et c’est incontestablement le son qui va bien pour ça.

Je n’ai pas été déçu. D’une part c’est un style musical que j’aime énormément, un groupe qui excelle dans son genre techno pop. Le son n’est pas daté, ça sort bien, ca porte. Parfois certains groupes massacrent leurs propres morceaux, c’est par exemple ce que j’ai toujours reproché à Chemical Brothers qui ne m’ont jamais convaincu en live. Parfois, certains me lachent, comme the Orb que pourtant j’adore, mais à qui je reproche certains tunnels en live. Les seuls qui ne m’ont jamais déçus, c’est Underworld qui m’ont offert ce que je considère comme le plus beau concert de ma vie. En 1999 à la Mutualité j’ai vu une salle de concert entière (pas une boite), pas juste sauter crier et applaudir, mais danser sans arrêt. C’est un groupe qui, en live, me transporte à chaque morceau dans un univers différent, mais sans jamais relâcher la pression. Impossible de m’ennuyer un instant avec eux. Et Leftfield m’a fait exactement le même coup. Pas un morceau ennuyeux, pas un moment de répis. C’était pour moi de l’excellente musique dont il fallait absolument tirer profit, car je savais que le moment allait être trop bref. Et en effet, j’ai trouvé ça trop court. Mais the Park m’a une fois de plus apporté un souvenir marquant. Ca arrive parfois sur ce flanc de colline.