Dimanche soir

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Le dernier soir… A mon programme il ne reste plus qu’un concert, celui de Suzanne Vega, mais il me reste encore du temps pour découvrir des choses, il n’est encore que 21h15. Je me dirige vers l’Acoustic Tent pour voir où aura lieu le concert de Suzanne Vega. Là, est en train de se produire Imelda May.


Je reste là un bon moment, et assiste à quasiment tout le concert, sortant simplement de temps en temps pour fumer une cigarette, voir le soleil se coucher, et aller me chercher une pinte. J’assiste à un très bon concert, au milieu d’un public conquis, et réactif. Une excellente surprise qui enchaîne 30 minutes plus tard avec la prestation de Suzanne Vega.


Le concert de Suzanne Vega, est très particulier, elle est accompagnée d’un seul musicien qui utilise sa guitare et de nombreux effets, pour créer les accompagnements, Suzanne Vega s’accompagne, elle, de sa guitare. Il faut bien reconnaître que l’univers de cette chanteuse est pour le moins peu joyeux, et ce minimalisme accroît cette ambiance un peu triste qui finalement vient à point au moment de dire au revoir à Glasto. Ce n’est probablement le concert du siècle auquel j’ai assisté là, mais c’était ce qu’il fallait à ce moment là, et je garderai un souvenir particulier de ce moment c’est certain.
23h30, je quitte la tente dans la nuit, traverse Bella’s Field, et rejoint l’Avallon Inn, où je dois retrouver Bigou et Hub. Ils viennent de voir Kool and the Gang à West Holts, sont allés chercher quelque chose à manger, et me rejoignent avec leur portion de junk food. Nous nous installons à une table, pendant qu’ils mangent nous décidons que nous finirons le festival ensemble à Arcadia, où nos voisins de tente nous avaient dit d’aller la veille déjà. Je ne tiens plus debout, mais accepte tout de même, juste d’aller voir…
Nous prenons alors l’allée qui cette année là a été nouvellement mise en place, et destinée à canaliser la foule dans la zone Arcadia, Commons, Shangri-La… Contrairement à toute attente, nous avançons régulièrement, à pas lent mais sans stopper, et entrons dans l’espace Arcadia où le spectacle débute à peine. Nos voisins de tente nous avaient raconté quelque chose de monumental, et nous avions en journée déjà vu l’architecture gigantesque de cette sorte d’araignée métallique autour de laquelle le spectacle s’organise. Mais en pleine nuit, avec la lumière, le son, et les acrobates qui partent à l’assaut de la structure, il faut bien dire qu’en effet nous avons été complètement bluffés.


Une armée post-punk à la Mad Max, équipée de véhicules apocalyptiques, de tanks lançant du feu partent à l’assaut de la gigantesque araignée. Un groupe de défenseurs grimpe tout autour de la structure, marchant sur des fils, se balancant sur des trapèzes. Une lutte s’engage, des éclairs électriques apparaissent et parcourent les acteurs eux même. Le combat se termine, les acrobates disparaissent, la musique continue, s’intensifie, et Arcadia se transforme en une énorme discothèque sous les étoiles. Là se promène le Light Man.

Nous buvons encore quelques bières, vers 3h00 de décide de rentrer dormir. Mes deux comparses ont eux, encore quelques forces, qu’ils ne souhaitent pas épargner… Ils veulent aller jusqu’au bout, et moi avec eux. Alors ils me traînent littéralement jusqu’au pied de la fabuleuse structure d’Arcadia.

Là nous dansons un moment, une demi heure peut-être, jusqu’à ce que je n’en puisse vraiment plus. Je quitte mes amis, et repars dans la nuit. Dans le ciel je vois s’envoler des dizaine de lanternes volantes. Je décide de passer par le Sacred Space, d’où je sais que je pourrai en voir décoller.

Pendant un moment j’observe les décollages, je fais mon Chill-Out global du festival, tout en restant dans l’ambiance du lieu, ici, au milieu des pierre dressées du Sacred Space. Le moment est poignant, ça-y-est c’est fini! Nos l’avions tellement préparé, et attendu ce festival, et en un clin d’œil semblait-il, il était terminé. Au moment où je pense à cela, je me console en éprouvant la fatigue physique qui engourdit mes bras, mes jambes, et qui me laisse penser que je ne peux pas aller plus loin dans l’expérience. J’ai vu et fait autant qu’il était possible que je le fasse. Peut-être aurais-je dû aller voir Paul Simon, Chemicals au lieu de Coldplay, peut-être aurais-je du moins marcher au hasard dans les allées de Grren Fields, et Craft Fields, et partir découvrir d’autres espaces. Mais ce festival est trop gigantesque, il y a tellement de choses à y voir, et à y faire, que finalement je me dis qu’il n’y avait pas d’alternative, et que j’ai vu plein de choses merveilleuses, que j’en ai probablement manqué dix fois plus, et que c’était inévitable. C’est ma toute première expérience de Glasto qui se termine ici, en espérant que ce n’est pas la dernière, car fort de cette expérience, j’ai bien envie la fois prochaine, de me laisser porter davantage par le hasard qui, finalement, constitue toute la magie du festival de Glastonbury.
Je passe quelques instants encore à regarder voler les lanternes au dessus de moi pendant que je louvoie entre les fils de tentes. Puis je vais enfin me coucher.