Mardi

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L’horloge de ma voiture est restée à l’heure d’hiver, inutile donc de la changer, car elle me donne donc l’heure britannique; il est 7h31 BST, je démarre.

Vue de la voiture au moment du départ
Au moment du départ… 7h31BST

Il me faut maintenant prendre la direction d’un village perdu de Normandie où je dois retrouver Hub et Fred, un crochet d’une heure et demi qui à l’aller parait anodin. Je ne me rends pas compte qu’au retour, en revanche, ce détour va me coûter un temps énorme. Pour l’instant, j’ai tout mon temps, le planning est sous contrôle, et ce qui compte surtout c’est d’arriver à l’heure pour le ferry.

J’arrive chez Fred peu avant 10h00 (heure française). Un petit café vite avalé, on cale les bagages moitié dans le coffre, moitié sur les sièges arrière. Je pensais que 3 sacs à dos, plus la tente, et quelques inévitables conneries supplémentaires prendraient plus de place. En fait, même une petite C3 dispose de suffisamment de place pour nous trois. Comme prévu, nous partons avant 10h30, nous devons théoriquement arriver avant 13h35 pour l’enregistrement de Hub qui est passager piéton. En effet, nous avons réservé un aller retour voiture + Fred et moi, et un aller simple pour Hub qui, après le festival retournera dans le midi en avion depuis Southampton. Nous arrivons largement en temps et en heure au terminal de ferry de Calais. Nous demandons s’il est possible d’enregistrer Hub avec nous, ce qui ne pose aucun problème. Nous apprenons en plus, que le ticket pour le transport d’un véhicule comprend forfaitairement le transport de 5 passagers. Nous le saurons pour la prochaine fois…

Je retrouve le terminal, quasiment au même endroit où nous étions passés deux ans plus tôt. C’est là que je prends réellement conscience du fait que j’y vais au festival de Glastonbury 2013. La pré-vente ratée d’octobre, la longue période d’attente pendant laquelle j’ai oblitéré cet échec, me forçant à admettre que nos chances à la revente étaient minimes, et surtout m’interdisant à y croire, tout ce temps pendant lequel j’avais déjà fait mon deuil de notre participation avait créé de la distance par rapport à l’évènement. Le jour de la revente au moment où j’ai réussi à avoir les places, je n’y croyais pas. Ce n’est que lorsque j’ai reçu les billets, que je les ai tenus dans les mains que j’y ai vraiment cru, mais sans prendre conscience réellement de ce que cela signifiait. Ce n’est que là, sur le parking du terminal des ferry, après déjà plus de trois heures de route, que la rémanence des images de 2011, provoque enfin la décharge hormonale de glastadrénaline.

Terminal de ferry Calais
Terminal de ferry de Calais

Traversée tranquille de 14h20 (heure française) à 14h50 (BST). Sur le bateau nous faisons quelques achats, une cartouche de cigarettes, et un carton de Foster. La première nous fera bon usage, nous verrons plus loin que la deuxième, en revanche ne nous fera pas profit. Nous débarquons à Dover, autoroute M20, puis l’Orbital au Sud de Londres, où comme d’habitude nous trouvons quelques embouteillages. M26, M25, nous quittons l’Orbital pour la M3… et nous manquons l’aire d’autoroutes où nous avons nos habitudes, et où Hub comptait trouver des doughnuts, et un Burger King. Un peu plus loin nous faisons une halte essence et casse croûte dans une station minuscule. Nous reprenons la route, quittons la M3 pour la A303, au passage nous longeons le site de Stonehenge, autres souvenirs de 2011.

Stonehenge
Stonehenge vu de la A303

Nous poursuivons la A303 jusqu’au grand rond-point à l’intersection de la A37. Pendant le parcours nous avons discuté brièvement du camping dans lequel nous voudrions nous installer. Les deux gars n’ayant aucune idée sur le sujet, je propose Big Ground, comme je l’avais envisagé les jours précédents. Mon idée, est que nous avons déjà campé dans Pennard Hill, Big Ground est l’autre camping ultra populaire de Glasto, en face de la Pyramide, de l’autre côté du site. Pour Fred, ca ne fait aucune différence, mais c’est l’occasion pour Hub et moi de voir un autre coin du festival. Les gars acceptent immédiatement l’idée. Pour atteindre Big Ground la porte la plus commode est la « gate B », et pour la rejoindre depuis les parkings, le plus commode est de se garer dans la zone « purple », que l’on rejoint par la « purple gate » (logique!). J’avais pris soin de repérer cette « purple gate » sur Google Maps avant de partir. Bien m’en avait pris, car une fois arrivés à ce fameux rond point, nous nous perdons. La « purple gate » se trouve sur la A37, et mettons un moment à la retrouver. Nous nous perdons dans le bocage vers Nortgh Barrow, puis Babcary où nous rejoignons enfin la A37.

De nouveau sur la A37 nous roulons vers le Nord. L’autoradio est réglé sur 87,7MHz; Worthy FM. La radio indique explicitement que les parkings n’ouvriront qu’à 21h00, il n’est même pas 19h00. J’ai mis en route le roaming sur mon téléphone et avec le GPS nous contrôlons notre position relativement à la « purple gate », que nous rejoignons facilement. Là quelques stewards se tiennent à l’entrée du parking, les lieux sont plutôt calmes. Nous nous arrétons à quelques dizaines de metres de l’entrée. Fred, va interroger les stewards pour lui demander où nous pouvons nous installer pour attendre. En fait, bien qu’il ne soit que 19h00, ils nous autorisent à entrer. Nous pénétrons alors dans les parkings de Glasto. Pour rejoindre la zone de parkings « purple », nous traversons la zone de parking « blue » déserte.

Et arrivons sur notre parking, à flanc de colline, en hauteur nous découvrons partiellement le site, vision aussi impressionnante que la première fois, tant il est vaste.

Vue de Glasto depuis le parking
Glasto vu depuis notre parking

Dès que la voiture est garée, nous partons en direction de la « gate B » pour voir si elle est éloignée. Il faut marcher 300 à 400 mètres pour aller de la voiture à la porte. Et pourtant nous ne sommes pas loin. Lorsque nous y arrivons à cette porte, des gens sont déjà là et font la queue. Mais ce n’est pas si évident tant ils sont peu nombreux… Une femme et son fils sont les premiers à côté de la porte, puis un couple. Quatre personnes c’est peu pour une queue, je les interroge. Oui, c’est bien la queue, et nous avons la médaille de bronze. Il est vrai que nous sommes en avance, puisque les parkings n’étaient pas sensés être ouverts. Je prends place dans la queue, Hub et Fred partent chercher nos affaires. Ils reviennent avec nos 3 sacs, et 3 bières, nous prévoyons d’aller chercher ce qui reste un peu plus tard. Nous ne savons pas que ce sera impossible… Du coup, tout ce qui est dans la voiture y restera, sauf la tente qui est indispensable. Mais nous laisserons en particulier un vingtaine de canettes de bière, ainsi que les bottes et Hub et les miennes. Elle ne seront finalement pas indispensables!

A partir de ce moment, une longue attente commence. Nous engageons la conversation avec nos voisins, la queue s’allonge doucement, vers 22h00 il y a environ une centaines de personnes. C’est à ce moment que nous projetons avec Hub de retourner à la voiture récupérer la tente, les bières, et nos bottes. Nous passons un premier contrôle, puis arrivons au deuxième 50 mètres plus loin, et nous comprenons que des personnes veulent accéder à la porte et sont bloquées. En fait, les organisateurs n’avaient pas prévu que les gens fassent la queue à deux pas de la porte, et voulaient contraindre les gens à rester sur les parkings. Nous faisons immédiatement demi tour, au contrôle précédent on nous arrête, nous expliquons que nous avons laissé Fred plus loin avec nos sacs. La sécurité nous demande d’aller le chercher et de revenir sur le parking. Ils nous disent qu’ils vont évacuer les personnes se trouvant près de la porte. C’est peu probable, comment déplacer plus de cent personnes qui font déjà la queue depuis des heures? Sans tente et sans bière nous nous installons à nouveau dans la queue et attendons le matin. La nuit commence vraiment…