Humeur

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Bien que je ne sois pas aussi prolixe que je le souhaiterais, vous imaginez bien que pour écrire les pages de ce blog, je passe pas mal de temps à lire beaucoup sur le festival de Glastonbury. Et il me semble que je lis une quantité de conneries impressionnantes. A tel point d’ailleurs, que je me demande si c’est pas d’avoir à trier le bon grain de l’ivraie, qui ne me fait perdre tant de temps, que je ne puisse écrire d’avantage. C’est un peu la règle du jeu, et j’en profite pour vous signaler, que ce que j’écris ici, j’essaye au maximum d’en vérifier la teneur. Quand il s’agit de rumeurs je m’attache toujours à le préciser, et à en évaluer objectivement la probabilité.

Quoi qu’il en soit, il y en a du monde pour y aller de son avis, pronostic, commentaire, etc… sur le festival de Glastonbury. Finalement, nous français, avons un peu de chance car ceux qui s’intéressent au sujet, de près ou de loin, savent un minimum de quoi ils parlent.  Compte tenu de la faible couverture médiatique de ce festival en France, c’est un public averti, voire même ultra motivé pour faire le voyage, qui se manifeste dans la langue de Molière. Mais, en Grande-Bretagne, où Glasto est devenu une institution, tout le monde donne son avis sur la programmation, comme on pourrait aussi commenter les décisions du sélectionneur de l’équipe de foot nationale, pour la prochaine coupe du Monde. Du coup, la vox populi – la vox populace devrais-je dire – s’étonne de voir Metallica en tête d’affiche principale de Glastonbury. Putain que ça m’énerve!

Pour tout vous dire, Metallica ne m’intéresse absolument pas, pas plus que la majorité de ce qui touche au Hard Rock, Heavy Métal, Harcdcore, Death Metal, etc etc, bien que… J’ai d’abord beaucoup de bienveillance pour certains groupes du genre que je peux apprécier:  Iron Maiden, ACDC, par exemple, j’ai conscience aussi que Jimmy Hendrix ou Led Zeppelin s’il ne sont pas complètement Hard Rock, peuvent être assimilés à un style très proche. Donc, pour en terminer avec ma modeste personne, je vous confirme que samedi 28 juin, je ne finirai pas la soirée devant la Pyramide.

Pour autant, je ne vais pas crier avec les loups! Metallica sera sur la Pyramid stage samedi soir, et je considère que c’est une chose excellente. Comme le dit et le redit la famille Eavis, semble t-il pour se justifier de ce crime lèse-public, Metallica est un bon groupe, qui a une longue carrière derrière lui, qui vend des disques à tour de bras (et pour le coup on ne peut pas leur reprocher de faire des concessions au goûts du grand public), et remplit des stades. Ils ont raison de le dire, et tort de se justifier. Mais en plus, les crétins qui crient au loup avec la meute, sont carrément bas de plafond avec leur critères à la con, de ce qu’il faut ou pas programmer en tête d’affiche de Glastonbury, le festival le plus en avance du Monde! S’ils avaient quelques années de plus, ces crétins ultra conservateurs bon teint, auraient considéré la très hippie Glastonbury Fayre d’un œil à mon avis bien sombre. Mais aujourd’hui, ils sont là parce qu’il faut y être, écoutent ce qu’il est de bon ton d’écouter, et parce que sur BBC Radio 1, 2, 6 (Radio 6 très bonne au demeurant), ou XFM on n’entend assez peu Metallica, ce groupe n’aurait pas sa place en haut de l’affiche. Mais bordel de merde! Les gens qui pensent ainsi ne méritent pas Glastonbury. J’en viens à penser qu’il est tellement difficile de les avoir ces foutues places, qu’on devrait les interdire aux cons, et les réserver à ceux qui ont l’ouverture d’esprit suffisante pour comprendre que ce festival est rare, car il est justement capable de faire ce genre de programmation, voir aussi de présenter un spectacle de ballet classique en ouverture de la scène principale. D’ailleurs sauf clash improbable, là j’y serai pour montrer à ma fille que la danse classique qu’elle pratique n’est pas un truc à part et marginal.

Alors les glands sont frustrés, parce qu’ils ne sont pas motivés pour aller squatter avec leu fauteuil le premier rang de la scène toute l’après midi, avec le secret espoir de passer le soir en direct à la BBC, et pouvoir briller en société en disant: j’y étais, comme ils l’ont fait l’année dernière devant les Rolling Stones, qui au demeurant, et au risque d’en choquer certains, j’ai trouvé merdiques. Mais justement, et c’est tout l’intérêt de Glastonbury, je me suis tiré de l’Arena pour passer un moment devant Public Ennemy (je ne suis pas Rap non plus mais je voulais au moins voir un morceau ou deux de ce groupe tout aussi historique que les Stones), avant de finir ma soirée devant Fuck Buttons que j’ai adorés. Je pourrai faire de la provoc à deux balles, et prétendre que des grabataires tous justes bons pour la maison de retraite ne devraient pas tenir le haut de l’affiche juste au nom de leur carrière passée, et que c’est Fuck Buttons qui incarne l’avenir avec une musique expérimentale et abstraite qui aurait dû être là. Non, je ne le ferai pas, l’Arena était bondée et Fuck Buttons ne l’aurait pas remplie, tant mieux pour ceux qui y étaient, puisque tel était leur désir. Mais justement Glastonbury proposait des alternatives, et pas uniquement à West Holts ou à The Park, mais bien sur une centaine de scènes où devant lesquelles il y avait à n’en pas douter du public. Il y a 135 000 spectateurs payan,t à Glasto, il en rentre peut être 80 000 dans l’Arena, 55 000 étaient ailleurs! Alors, je pose une question que je laisse à votre méditation. Que penser des quelques personnes (pas si peu nombreuses d’ailleurs si on en croit la vidéo) présentes devant la plus petite scène de Glasto pour écouter Saskwatch, pendant que Mick Jagger chantait « I can’t get no satisfaction »?

En ce qui me concerne, je souhaite autant de diversité et d’originalité qu’il est possible à Glastonbury. J’imagine que c’est le revers de la médaille du succès que d’avoir un public qui peut parfois devenir beauf et limité, c’est à dire « à la mode », quoi… ou devrais-je plutôt dire « tendance », « trendy », ou « hype ». La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que parmi les bas de plafond qui hurlent aujourd’hui avec les loups, certains par hasard passeront dans l’Arena devant Metallica, et que certains seront peut-être stupéfaits de s’apercevoir qu’ils ne savaient, en fait, pas du tout de quoi ils parlaient. Peut-être même, certains s’arrêteront un instant plus ou moins long, et diront le lundi en rentrant au bureau: « j’y étais », alors ceux là auront changé de camp, pour quitter celui des cons, car il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis.