Un gatecrasher condamné

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Un gatecrasher récidiviste qui est entré à deux reprises au festival de Glastonbury en employant un paramoteur vient d’être condamné.

Les resquilleurs, ou gatecrashers en anglais, ont été nombreux jusqu’en 2000, puis ont quasiment disparu en 2002 avec l’avènement de la super-fence, la gigantesque clôture qui entoure le site. Il faut dire que pendant des années resquiller à Glastonbury était un sport national. Compte tenu du fait que depuis très longtemps le festival ouvre toujours à guichet fermé (une seule exception 2008), la chose ne portait pas préjudice aux organisateurs. Les resquilleurs eux même tenaient le même raisonnement, en ajoutant qu’en consommant sur place, ils apportaient leur contribution à l’économie interne du festival. On a même des témoignages qui indique qu’il arrivait à Michael Eavis, lui même, de prendre des gatecrashers dans son véhicule, afin d’éviter qu’ils se blessent en sautant des clôtures.

Mais si la chose, à première vue, pouvait satisfaire tout le monde, en réalité il y avait de gros inconvénients à laisser faire. En effet, au lieu d’avoir de l’ordre de 100 000 spectateurs sur le site, on en a dénombré (d’après la police, mais là tout le monde est d’accord), plus du double. Cela causait un problème de sécurité manifeste, avec des risques de mouvements de foule. C’est justement arrivé en 2000 au festival de Roskilde, ou 9 personnes sont mortes étouffées. C’était aussi un désagrément évident pour tout le public qui avait un mal fou à se déplacer. Mais surtout, la licence accordée au festival qui limitait le public à une certaine quantité de personnes, était systématiquement outrepassée, et le district de Mendip a fini par opposer aux organisateurs un ultimatum. En 2001, donc il n’y a pas eu de festival, essentiellement pour cette raison, et c’est là que la super-fence qui a couté £1 million, a été pensée.

Depuis, une entrée frauduleuse au festival est quasiment impossible. Il existe des légendes (et le mot est presque faible), qui racontent que certain ont réussi à franchir la super-fence. Parmi ces légendes, il y a celle d’un gars qui aurait sauté en parachute en 2004 pour entrer au festival. Une fois atterri, le public autour de lui l’aurait applaudi, et ralenti la sécurité afin qu’il ait le temps de s’échapper, mais il est possible que cette histoire ne soit qu’un mythe. Parmi les légendes il y a aussi le très long et passionnant récit d’un gars qui raconte comment il a réussi à sauter la super-fence, là encore, impossible de savoir si c’est vrai ou juste un roman. Cependant, il faudrait qu’un jour j’en fasse la traduction sur ce site tellement c’est bon! En revanche, David Hoare, lui, existe bel et bien, et il a bien réussi à deux reprises à entrer au festival, en 2010, et en 2015. Notez qu’à ces deux reprises il a été attrapé, et en plus est passé par la case tribunal. Voici comment cela s’est passé en 2015…

David Hoare s’est élancé le d’une colline avoisinante avec un paramoteur, pour aller atterrir à King’s Meadow à proximité du sacred space. En arrivant depuis l’Ouest, le bruit de son moteur a été entendu par la sécurité, et son trajectoire a été suivie dès lors qu’il a commencer à survoler le site. Quand il a finalement atterri au Sacred Space, la sécurité l’a facilement attrapé, et a, en particulier, confisqué son paramoteur, en dépit de l’aide de certains festivaliers. A partir de là l’histoire diverge sur un point, et on ne sait trop si le resquilleur a pu rester dans l’enceinte du festival ou non.

Cependant, ça ne s’arrête pas là, car la justice s’en est mêlé. Si les organisateurs du festival ont été peut-être magnanimes, la CAA (Autorité de l’Aviation Civile) n’a définitivement pas apprécié le culot de ce monte en l’air, ni cette excursion aérienne. En effet, pendant toute sa durée, pour assurer des 180 000 personnes présentes sur le site, la CAA interdit le survol du festival de Glastonbury. Si l’emploi d’un paramoteur ne nécessite pas de licence, cela ne dispense pas pour autant le respect du droit aérien. Du coup l’institution a porté plainte, et le 27 janvier 2016, David Hoare a été condamné par le tribunal de Weston-Super-Mare, à £400 d’amende et £160 de dommages et intérêts. La peine a été assez similaire à celle infligée en 2010, seuls les montants sont plus élevés. Effet de l’inflation ou de la récidive? Difficile à dire.

Photo: Russ Garrett