KLF

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KLF groupe cométaire britannique, a probablement eu la plus extravagante histoire de toute l’Histoire de la musique. Ils n’existent plus aujourd’hui, pourtant comme toutes les comètes, ils pourraient bien réapparaitre, et ça pourrait se faire à Glastonbury.

Ce dont je vais vous parler ici est en grande partie hors sujet. En effet, je vais avant tout vous raconter l’histoire de KLF. La probabilité de les voir programmés cette année à Glastonbury est en réalité très faible. Encore que… la chose ne soit pas impossible du tout. A vrai dire, s’ils étaient là, cela pourrait être le fameux truc énorme dont Emily nous a parlé il y a peu (cf. Pochette surprise). Mais c’est surtout l’occasion pour moi, de vous raconter une des plus folles histoires du rock. Histoire assez méconnue, mais pourtant je me réjouis d’avance de vous faire découvrir ce pur délire. Je vous préviens d’avance, je ne vais pas faire court, mais ça vaut le coup!

1ere incarnation: The Justified Ancients Of Mu Mu. Ils rappent, scratchent et samplent a l’extrème. Un premier acte artistique qui ouvre à réflexion, et à une première jurisprudence. Est-ce que sampler c’est copier?

L’histoire commence lorsque les deux protagonistes Jimmy Cauty et Bill Drumond se rencontrent, dans la première moitié des années 80, autour du groupe Brilliant. C’est une émanation pop post new wave, qui regroupe nombre d’individualités remarquables, mais qui ne donnera rien de bien concret. Les deux hommes sont des touche-à-tout assez fantasques. Jimmy Cauty est musicien au sein de Billiant, Bill Drumond, ancien musicien lui même, a signé le groupe et le gère pour la maison de disques Warner. Les deux hommes se trouvent un intérêt commun pour Illuminatus!, un roman qui mêle science fiction et théories du complot, et dont le contexte va titiller leur imagination. Mais surtout, Cauty et Drummond, qui sont déjà depuis quelques temps intégrés au monde musical britannique, conçoivent un projet d’art très original. Fort de leur expérience de l’industrie musicale, ils on une intuition fiable de ce qu’il convient de faire pour atteindre le succès. Et ça, la suite de notre histoire va le démontrer. En revanche, s’ils ont particulièrement bien compris les rouages du show business, le fait d’y traiter la musique ou l’art en général de façon industrielle et commerciale les révolte. Le projet sera donc de démonter ce système par l’absurde.

Le premier acte de cette épopée, c’est de créer un nouveau groupe appelé The Justified Ancients of Mu Mu, généralement contracté en JAM. Le nom de groupe fait directement référence à leur livre fétiche Illuminatus! où il est fait référence aux Justified Ancients Of Mummu. D’une part le duo décrète que la pop est moribonde, et anticipe une mutation (on est en 1986) où le pop et hip-hop vont probablement fusionner dans un son nouveau. La première production du groupe est donc un morceau hip-hop très expérimental qui s’apparente davantage à un collage de samples iconoclaste (au sens littéral) s’intitulant All You Need is Love.

L’enregistrement est refusé par toutes les maisons de disques qui sont effrayées par l’aspect légal sur les droits. On peut les comprendre, surtout qu’à l’époque le sampling n’était pas généralisé comme aujourd’hui, et les conséquences en termes juridiques n’avaient donc pas été envisagées. En parallèle de la démarche musicale, Drummond et Cauty ont commencé à construire tout un univers autour de leur groupe, en commençant par se donner des pseudonymes: King Boy D, et Rockman Rock. Cet univers embryonnaire pseudo mystique va continuer à s’enrichir tout au long de la carrière du groupe. Pour ce qui est de All You Need is Love, la chanson est remaniée, finit par sortir en 1987, et c’est un succès, au moins auprès de la critique.

Cette première réussite donne lieu à l’enregistrement un album intitulé What the Fuck is Going On?. Dans cet album se trouve le morceau The Queen and I, qui sample largement Dancing Queen de ABBA,. Et, évidemment ce qui devait arriver arriva, les suédois portent plainte. Et le disque est retiré de la vente sur décision de justice. Mais là où le délire de nos protagonistes se fait jour, c’est qu’ils embarquent un photo journaliste de NME avec eux, et se rendent à Stockholm pour tenter de rencontrer ABBA, et leur expliquer leur démarche artistique. Évidemment ils n’obtiennent aucun rendez-vous. Alors, puisque l’album est interdit de vente, ils entreprennent d’en détruite la totalité des copies, une partie est brulée en rase campagne suédoise, le reste est jeté en mer du Nord depuis le pont du ferry de retour.

Le groupe continue à produire d’abord quelques singles, et finalement en 1988, un nouvel album intitulé Who Killed the JAMs?  Le son initialement hip-hop utilise de plus en plus de samples et devient de plus en plus électro. En cela ils font partie des précurseurs de ce courant musical. Pour mieux situer l’action, tout ce que je viens de raconter se déroule au moment où MARRS, et SExpress, sont en train de populariser cette musique. C’est le moment du 2nd summer of love. Mais pour l’instant le duo n’a pas la même audience. L’album Who Killed the JAMs? comme le précédent bénéficie d’excellentes critiques, sans pour autant se vendre beaucoup. Il est sans doute temps de changer de stratégie. Le titre de l’album, est un message, les JAMs vont disparaitre. Il sera toujours fait référence aux Justified Ancients of Mu Mu par la suite, mais plus aucun disque sous ce nom, n’est paru depuis lors.

2eme incarnation: The Timelords, et la mécanique implacable du succès.

Un nouveau duo est créé, baptisé The Timelords (les seigneurs du temps), un nom qui s’inspire de la très populaire série Dr Who. Un morceau, un seul, s’inspirant aussi de l’univers de Dr Who, est composé, et intitulé Doctorin’ the Tardis. L’objectif de ce remaniement en profondeur, le changement du nom de groupe, et de la musique elle-même, est de créer un hit mainstream qui grimpe haut dans les charts. Pour cela ils abandonnent l’underground, et la créativité expérimentale qui leur avait valu jusqu’à présent les faveurs de la critique. Évidemment, ce morceau beaucoup plus consensuel que la production des JAMs, touche le public, et se vend à plus d’un million de copies. La critique, elle, ne s’y retrouve pas et démonte le disque. Pour l’instant nul ne sait ce qu’ils sont en train de faire, mais Cauty et Drummond sont tout à leur démonstration, et au démontage des rouages et mécanismes du show business. Dans la foulée de cette réussite, ils publient un livre intitulé Le Manuel (Comment faire un numéro un facilement) qui résonne comme une démonstration. Notons que plusieurs groupes ayant réussi à placer quelques hits, ont admis avoir consulté cet ouvrage. Par ailleurs certains chapitres, au regard de l’évolution actuelle, étaient objectivement visionnaires. D’ailleurs, les auteurs promettait de rembourser le livre, si le lecteur ne parvenait pas à mener son projet à bien en suivant leurs conseils.

https://youtu.be/JoGzuNxOj2Q

3me incarnation: KLF. L’accession en deux ans à un succès mondial, et à la consécration, le public et la critique sont conquis. CQFD

Après cet épisode, un nouveau groupe est créé, c’est KLF. Le nom KLF signifie Kopyright Liberation Front. Cela fait évidemment référence aux premières heures des JAMs et des problèmes judiciaires causés par l’utilisation massive de samples. En fait, l’idée avec KLF c’est qu’on oublie The Timelords et que l’on revienne quelque peu aux JAMs. Mais, avec KLF on supprime les bases hip-hop des JAMS, en particulier en n’incluant pas de Rap dans le son. Le résultat est un style de dance music électro plus en vogue à l’époque. Entre 1988 et 1989 KLF produit deux maxi singles au son résolument acid house, bien dans l’air du temps: What Time Is Love, et 3AM Eternal. Ces singles sont les volumes 1 et 2 d’une collection intitulée Pure Trance. Ils vont atteindre des sommets dans les charts du monde entier, mais pas tout de suite…

https://youtu.be/LXEOESuiYcA

Les JAMs était probablement une tentative sincère d’impulser quelque chose de nouveau à la musique. Tentative qui s’est soldée par un succès d’estime dans les médias, mais sans reconnaissance populaire. Avec l’épisode Timelords, l’objectif était le contraire, mais aussi de porter la contradiction dans le système du show business. Avec KLF, Cauty et Drummond sont plus ambitieux, et visent à un succès populaire validé par la critique. L’un et l’autre connaissant parfaitement la façon dont ce système fonctionne, savent comment, en marge de toute production musicale, il faut gérer sa communication. Depuis le début, ils ont créé des personnages, un univers s’inspirant de théories complotistes et ésotériques. Mais ce n’est pas suffisant, il faut provoquer, créer des coups d’éclat, et pour faire cela ils sont particulièrement habiles. Voici un exemple devenue mythique. Ils débarquent un soir à une Helter Skelter Rave (une des plus réputées de l’époque), ils montent sur scène, se mettent alors à huer le public, et à jeter un par un des quantités de billets de baque sur lesquels il est écrit « les enfants on vous aime ». Puis ils s’en vont.

En 1989, ils décident de tourner un road movie. Ce projet ne va pas à son terme, mais il en reste la bande originale qui constitue un album intitulé The White Room. Pour être exact, pas plus l’album que le film n’est publié. En revanche, de nombreuses versions bootleg en ont été produites, et il est donc possible de l’écouter aujourd’hui encore. Cet album reprend notamment les singles What Time is Love? et 3AM Eternal, qui sont les deux premiers volumes de Pure Trance, et quelques autres morceaux nouveaux dont Last Train to Trancentral qui devient le troisième volume de Pure Trance.

https://youtu.be/frIUgilfsWA

Nous avons bien noté qu’à cette époque à part le coup des Timelords, le groupe n’a jamais réellement bénéficié d’un succès populaire important. Les deux hommes diversifient leurs activités. Cauty, en particulier, se lance sur un side project, en créant the Orb avec Alex Patterson. Cette fois, l’idée est de créer un son nouveau et, là encore, Cauty est l’un des précurseurs, puisqu’il s’agit de la fondation du style électro ambient. Ce travail avec Alex Patterson va servir de brouillon à l’album Chill Out de KLF. Suit l’album Space publié encore sous le nom de KLF, et crédité au seul Jimmy Cauty, mais qui résulte en réalité d’une collaboration avec Patterson. Cet album devait être le premier de the Orb, et c’est en partie les raisons de la brouille entre Cauty et Patterson. Ce dernier va quitter le collectif KLF et faire voler the Orb de ses propres ailes.

On est en 1990, et en quatre ans, la plus grande part du travail des différentes incarnations de KLF ont été produites, il ne reste plus qu’à attendre que le fruit du succès ne soit mûr et tombe de l’arbre.

Dans le cadre de la vaste entreprise de communication, voire même de manipulation des média par KLF, il y a un épisode remarquable. A l’occasion du Solstice d’été 1991, KLF organise une conférence de presse pour le moins originale. Ils organisent une célébration ésotérique sur l’ile de Jura en Écosse. Les journalistes sont transportés sur place, accueillis dans un univers mi dictatorial mi sectaire, où ils sont contraints de porter de grandes robes monastiques, et de participer à une cérémonie païenne, une sorte de Burning Man, dont ils deviennent les figurants. Le tout a été immortalisé dans un court métrage intitulé The Rites of MU, qui repend largement l’univers de la fameuse civilisation imaginaire des Anciens de Mu Mu.

https://vimeo.com/190327807

Mais la consécration n’est pas encore arrivée. C’est en 1991, soit deux ans après la sortie du premier d’entre eux, que les trois singles de la série Pure Trance, à force de diffusion dans les raves, les clubs, et sur certaines radios, vont enfin trouver leur public et grimper dans les charts. What Time is Love, 3AM Eternal, et Last Train to Trancentral  s’installent respectivement à la 4eme, la 1ere, et la 2eme place des charts singles britanniques. On les retrouve dans les 10 premières place des charts d’une bonne partie des pays d’Europe de l’Ouest. Notons que la France fait exception et verra seulement deux de ces disques pointer aux alentours de la 30eme place. Il résulte de ce succès, que KLF devient tout simplement le meilleur vendeur mondial de singles de l’année 1991.

Cette notoriété subite, qui constitue d’une certaine manière l’objectif du projet KLF, est donc le signe de la fin. En effet, le projet artistique, bien plus élaboré que d’atteindre simplement la notoriété, visait plutôt à mettre en évidence les travers du show business. Cet acte artistique, consistant à manipuler le système, et ainsi d’en montrer les faiblesses voire les contradictions, devait donc se terminer là, par une conclusion de cette brillante démonstration. Ce fut le moment des adieux les plus extravagants qui soient.

Du passé faisons table rase. KLF va au bout de sa démonstration de façon radicale et fait tout disparaitre. Plus de groupe, plus de disques publiés, et même l’argent part en fumée. Il ne reste plus rien, pour au moins 23 ans…

On est en 1992, après une longue période de succès d’estime par la critique, KLF vient enfin d’atteindre la notoriété. Inévitablement, ce succès populaire conjoint à la reconnaissance des média, leur vaut d’être nommés aux Brit Awards, dans la catégorie meilleur groupe britannique. Ils obtiennent la récompense conjointement avec Simply Red. Pour l’occasion KLF est invité à se produire sur scène, où ils arrivent accompagnés du groupe punk Extreme Noise Terror. Ils livrent un massacre de 3M Eternal, à la fin duquel Bill Drumond mitraille à blanc (il va sans dire) le public stupéfié, qui ne comprend visiblement pas grand chose à ce qui se passe. A la fin du morceau, un porte parole monte sur scène pour faire la déclaration suivante: « The KLF a désormais quitté le music business ». Drummond et Cauty avaient aussi eu l’idée de jeter du sang de mouton sur le public pendant le show, mais en avaient été dissuadés par les avocats de la BBC. Alors, pour parfaire leur provocation, ils déposent un cadavre de mouton à l’entrée d’une réception d’après cérémonie, et y laissent la note: « Je suis mort pour vous. Bon appétit ».

Quelques semaines plus tard, le 14 mai 1992, alors que personne n’a pris au sérieux leur départ, ils font une déclaration bien plus explicite:

We have been following a wild and wounded, glum and glorious, shit but shining path these past five years. The last two of which has led us up onto the commercial high ground—we are at a point where the path is about to take a sharp turn from these sunny uplands down into a netherworld of we know not what. For the foreseeable future there will be no further record releases from The Justified Ancients of Mu Mu, The Timelords, The KLF and any other past, present and future name attached to our activities. As of now all our past releases are deleted… If we meet further along be prepared… Our disguise may be complete.

Nous avons suivi un chemin à la fois sauvage et cahotique, morne et glorieux, merdique et brillant pendant ces cinq dernières années. Les deux dernières nous ont conduit aux sommets de la réussite commerciale—nous sommes à un point où le chemin est sur le point de prendre un virage serré loin de ces territoires ensoleillés vers un monde inférieur dont nous ne savons rien. Dans le futur proche il n’y aura plus d’autre enregistrement de The Justified Ancients of Mu Mu, The Timelords, The KLF et aucun autre nom passé, présent et futur attaché à nos activités. A partir de maintenant toutes nos réalisations passées sont détruites… Si nous devons nous retrouver plus tard soyez prets… Notre déguisement sera total.

La dessus, ils retirent tout le catalogue de leurs productions de la vente, de sorte que depuis cet instant il n’est plus possible, et encore aujourd’hui, d’acheter le moindre disque de KLF. Désormais, on ne les trouve plus que sur le marché de l’occasion, ou sous forme de bootlegs devenus quasiment officiels.

Un épisode tout aussi flamboyant, le mot s’impose, est survenu le 23 aout 1994. Cauty et Drummond qui réapparaissent sous le nom générique de K Foundation, se rendent sur l’ile de Jura en Ecosse, où ils avaient quelques années plus tôt organisé leur conférence de presse, et brulent un million de livres sterling en petites coupures. Ils en font un film qu’il intitulent logiquement Watch the  K Foundation Brun a Million Quid. Cet acte vient compléter le retrait du catalogue du groupe, ce qui signifiait que KLF ne faisait plus de profits.. En brulant l’argent ils montrent qu’ils ne gardent pas non plus le moindre bénéfice sur les ventes passées. L’acte filmé, et qui a choqué beaucoup de gens, tient de la performance artistique si l’on se réfère à la démarche globale adoptée depuis le début. KLF et toutes ses incarnations constituaient bien un projet artistique, un acte totalement gratuit, destiné à porter un message et rien d’autre. Pour en terminer définitivement, ou presque, peu après cet épisode, sur le capot d’une voiture qu’ils ont déclaré avoir poussé dans le vide au dessus du cap Wrath (toujours en Ecosse), les deux hommes ont signé le contrat suivant:

On 5 November 1995, Jimmy Cauty and Bill Drummond signed a contract with the rest of the world agreeing to end the K Foundation for a period of 23 years.
This postponement provides opportunity of sufficient length for an accurate and appropriately executed response to their ‘burning of a million quid’. The K Foundation’s fate now lies irrevocably sealed in the imploded remains of a Nissan Bluebird nestling among the rocks 600 feet below Cape Wrath, Scotland.

Le 5 novembre 1995, Jimmy Cauty et Bill Drummond ont signé un contrat avec le reste du monde convenant de mettre fin à la K Foundation pour une période de 23 ans.
Son ajournement offre une durée suffisante pour une réponse précise et correctement exécutée à leur ‘incinération d’un million de livres’. Le sort de la K Foundation est maintenant irrévocablement scellé dans les restes implosés d’un Nissan Bluebird nichés dans les rochers à 600 pieds sous le cap Wrath, en Écosse.

On pourrait raconter maintes autres histoires sur KLF, mais cet article est déjà assez long. Les deux comparses sont parfois reparus, mais de façon très brève, et le moratoire de 23 ans qu’ils ont fixé a globalement été respecté. Globalement la seule rupture du silence s’est opérée en 1997, sous le nom 2K pendant 23 minutes. Le message, quelques années avant l’an 2000, était alors « Fuck the Millenium! ». Désormais le chiffre 23 va prendre beaucoup d’importance.

Depuis, cette époque les deux hommes ont poursuivi des carrières artistiques indépendantes, et surtout à l’écart du monde de la musique. Drummond peint, écrit, est photographe. Il a été récemment le personnage central du film Imagine Waking Up Tomorrow and all Music has Disapeared, un film, justement qui fait l’hypothèse que la musique à disparu.

Jimmy Cauty de son côté réalise des dioramas artistiques représentant des scènes d’émeutes ou catrastophiques impliquant généralement des quantités de policiers et forces d’intervention. Il scénarise en général des situations catastrophiques, et surréalistes. Il customise aussi des boucliers anti-émeute, en général en les transformant en smileys géants. Son travail porte donc beaucoup sur la police et la répression sur un mode humoristique.

Boucliers de police Jimmy Cauty
Photo: Miss Pokeno

Il ne reste plus rien, sauf le mythe. Et 23 ans plus tard, certains n’ont pas oublié. Alors quelques signes ont suffi à relancer le public et les média.

Nous arrivons bientôt au terme du moratoire des 23 ans. Signé le 5 novembre 1995, il se termine au plus tard le 5 novembre 2018. Mais certains considèrent que la date effective de début de ce contrat, correspond au jour où le million de livres a été brulé. Cela nous amène donc au 23 aout 2017. En tous cas, il est clair que nous arrivons bientôt au terme de cette période de silence. Cauty et Drummond vont-ils réapparaitre? Qui saurait le dire?

Or, voici que le 1er janvier 2017, apparait une vidéo sur Youtube…

Le 5 janvier 2017, un journaliste du Eastfolk Chronicle envoie un tweet contenant la photo d’une affiche collée dans Kingsland Road à Londres.

Cette affiche, intitulée K2 Plant Hire ltd. 2017: What The Fuck is Going On? annonce le retour des JAMs. Le texte sur cette affiche se termine par:

The Justified Ancients Of Mu Mu are currently at work in their light industrial unit. This work will not be made public until the 23rd August 2017.

The Justified Ancients Of MU MU sont actuellement au travail  dans leur unité industrielle légère. Ce travail ne sera pas rendu public avant le 23 aout 2017.

Un observateur avisé, s’est apperçu que l’éditeur du Eastfolk Chronicle n’était autre que le manager de Bill Drummond. Ce qui confirmait quasiment implicitement tout ce plan de communication. A tout le moins cela confirmait que l’affiche n’était pas un fake. Depuis d’autres communications quasi cryptiques ont été faites, semblant confirmer la fin du moratoire, et un retour du duo.

Vous aurez compris, que suivre les informations récentes concernant KLF ou les JAMs tient un peu du jeu de piste. Cependant, de nombreux média se sont engoufrés dans la brêche, et le Guardian, NME, voire même les français de Canal+, Technikart, ou les inéviables Inrocks on relayé la nouvelle. Tout ce battage a provoqué un relatif émoi, surtout en Grande-Bretagne. Et donc, inévitablement, certains se sont pris à réver d’une réapparition à l’occasion du plus important évènement musical outre-Manche, à Glastonbury. Qui plus est, un festival dont la scène principale est une pyramide, et où the Orb, groupe auquel Jimmy Cauty a participé à la création, va célébrer le 25eme anniversaire de son premier album.

Certains objectent  que dans les informations que nous avons à ce stade, un évènement est prévu à Liverpool du 23 aout 00h23, au 27 aout 23h23. Que les déclarations de l’affiche semble indiquer qu’il n’y aura pas d’apparition avant le 23 aout. Que l’événement qui pourrait survenir ne pourrait être rien d’autre que la publication d’un livre 2023: a trilogy by Th Justified Ancients of Mu Mu. Quoi qu’il en soit, certains considèrent qu’il n’y a pas là d’incompatibilité à voir apparaitre KLF ou les JAMs à Glastonbury avant le 23 aout, et que cela pourrait justement être un secret bien caché, un des deux qu’Emily nous a promis. En tous cas, ca donnerait très probablement lieu à un bon gros délire scénique.

On peut rêver!

Photo: Andrew Catlin

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