J’attendais ce moment depuis 2020, lorsque sa venue avait été annoncée pour l’édition du cinquantenaire. Après deux ans d’attente, le concert de Paul McCartney était l’évènement que je ne voulais absolument pas manquer.
Nous savions de longue date que Paul McCartney devait être tête d’affiche lors de l’édition 2020 de Glastonbury. Mais le COVID avait bien vite douché nos espoirs, et pendant deux ans nous avons attendu. Pendant toute la période j’ai croisé les doigts, en espérant que la venue de l’ex Beatles serait reconduite pour 2022. Lorsque cette hypothèse qui paraissait tout d’abord probable, s’est enfin confirmée, il était évident que c’était le concert du festival que je ne devrai pas louper.
Nous sommes donc partis de la tente, avec Kiki, deux heures avant le début du concert. J’avais alors la ferme intension de tenter une approche au plus près, même si je savais que la chose serait assez complexe. Avant McCartney, c’est Noel Gallagher qui était sur scène, il était assez probable que le public au premier rang n’allait pas quitter sa position après avoir vu un ancien Oasis, suivi d’un ancien Beatles. Mais je me suis dit qu’il fallait tenter le coup. Un peu avant 20h00, nous approchons donc de la Pyramid stage par la gauche, et nous retrouvons assez facilement sous le grand écran. Là nous assistons à la fin du concert de l’ainé des Gallagher. En particulier nous profitons de Wonderwall et Don’t Look Back in Anger au sein du public qui chante en chœur. C’est un excellent aperçu de ce à quoi je m’attends plus tard.
De là où nous sommes je découvre que le double drapeau français / lorrain de Paul Henri, trône en bonne place, tout près de la scène, et en plein milieu. Le concert de Gallagher se termine, je dis à Kiki que nous allons tenter de rejoindre Paul Henri, et nous nous lançons dans la foule. C’est assez compact, mais c’est faisable. Ce qui pose problème, ce sont par endroits des personnes qui sont assises sur des fauteuils de camping, et qui bouchent les passage. Mais en demandant poliment, on finit par y arriver. Paul Henri est très surpris de nous voir débarquer, il faut bien reconnaitre que vu des premiers rangs la marrée humaine est impressionnante. Nous sommes entourés par un autre groupe de francçais, et quelques personnes déguisées façon St Pepper. C’est serré, mais supportable.
Commence alors une longue attente qui va précéder un long concert…
J’ai déjà assisté à de nombreux concerts devant la Pyramide, et parfois tout aussi près. Mais, en 7 éditions, c’est la toute première fois que je suis aux premières loges pour une tête d’affiche. Nous patientons pris d’une certaine excitation. L’heure du concert arrive… Et, avec un léger retard, Paul McCartney finit par apparaitre. Nous sommes si près qu’il semble qu’on pourrait le toucher.
Le concert commence. Cela va être pour moi, une alternance de morceaux connus et inconnus. Et, à vrai dire, je dois avouer que j’étais assez présomptueux quant à ma culture Beatles. MacCartney alterne morceaux des Beatles, des Wings, et de sa carrière solo. Des morceaux solo je n’en connais pas un seul. Des Wings, je no connais que Band On the Run, et l’incontournable Live and Let Die, célèbre pour avoir été la B.O du James Bond éponyme. Mais surtout, même si les deux tiers des morceaux joués sont issus de la discographie Beatles, je dois avouer que je n’en connais à peine que la moitié. L’occasion, donc, de (re)découvrir les Beatles dans les meilleures conditions qu’il soit. A noter aussi, dans la setlist, un morceau des Quarrymen: In Spite of All the Danger.
Coté ambiance, inutile de préciser que depuis notre position, nous nous sentons comme jamais au cœur de l’évènement. Nous sentons l’énergie de la foule qui s’étend au loin derrière nous. 80 000 personnes jusqu’aux confins du vaste champ de l’Arena. Lorsque nous attendions le début du concert, Kiki était montée sur les épaules de Paul Henri, et avait pu voir cette cet immense auditoire. Moi, même en essayant de me mettre sur la pointe des pieds, et en me retournant, je ne peux pas voir au delà d’une cinquantaine de mètres. Mais, cette foule, on la sent.
Trois moments inoubliables…
Il y a trois moments inoubliables dans ce concerts. Des instants qui resteront indéfiniment marqués dans ma mémoire. D’abord, il ne faut pas perdre de vue, que nous avons là, en face de nous, un monument de la musique actuelle. Elvis Presley avait popularisé le rythm and blues, et rock noir américain en les faisant passer à public blanc, dans un pays encore soumis à la ségrégation. Mais une fois la mode bien lancée, et que de nombreux groupes outre Atlantique surfent sur la vague rock’n roll, cette tendance s’essouffle bien vite. Dix ans après les anglais s’appropriaient ce style, en s’inspirant indifféremment des artistes américains, qu’ils soient noirs ou blancs. L’arrivée des Beatles aux États-Unis marquait alors le début de la british invasion, et l’émergence de la musique pop. Toute la musique actuelle, doit à la popularité immense des Beatles.
Le premier moment inoubliable du concert de Paul McCartney, c’est l’instant où il s’avance tout à l’avant de la scène, et que celle-ci s’élève. D’où nous sommes, il nous surplombe littéralement. Là, il joue seul avec sa guitare. Et je me souviens en particulier de Blackbird.
Mon deuxième moment inoubliable, c’est le moment où il fait venir Dave Grohl et Bruce Springsteen sur scène. Lorsque le premier arrive, Kiki nous demande de qui il s’agit. Je réponds que c’est le leader des Foo Fighters. « Connais pas dit-elle ». Mais lorsque Paul Henri ajoute que c’est l’ancien batteur de Nirvana, ça lui parle immédiatement, et elle s’empresse de me demander de la soulever afin de mieux voir à quoi l’ancien compère de Kurt Cobain ressemble. Bruce Springsteen, en revanche ne lui dit absolument rien. Ce n’est que des jours plus tard, en entendant Born in the USA dans la voiture, qu’elle fera le lien.
Mais le point d’orgue du concert, le moment que j’attendais, et sans doute n’étais-je pas le seul, c’était Hey Jude. Juste avant, nous avions eu droit à un Live and Let Die très énergique, ponctué d’explosions, qui du premier rang, étaient particulièrement sonores. Pendant cette interprétation très spectaculaire, Paul Henri propose ses épaules à Kiki, qui lui répond qu’elle se réserve cette option pour Hey Jude. Et coïncidence… à peine Live and Let Die terminée, nous remarquons que le piano droit de McCartney est poussé, et nous reconnaissons immédiatement les premières notes de Hey Jude. Kiki grimpe donc sur les épaules de Paul Henri, et de là profite d’un point de vue exceptionnel sur la scène, et le public qui nous entoure. Elle a même un instant les faveurs de la BBC, et se découvre sur l’écran géant. Le moment est indescriptible. On est là au milieu de la foule hystérique, qui chante, en osmose avec McCartney. Et même si je sais exactement ce qui va se passer, je sais aussi que cet instant ne va durer tout au plus que 10 minutes, 10 minutes inoubliables. J’éprouve le même sentiment qu’en 1999 face à l’éclipse totale de Soleil qui avait traversé la France. Un spectacle fascinant d’horlogerie céleste dont nous connaissions à la seconde près la durée. Alors j’ai profité de ce moment autant qu’il m »était donné de le faire. J’ai vu beaucoup de concerts, tant que je ne pourrai pas me souvenir de tous. Mais ça, je ne pourrai jamais l’oublier.
Le concert se termine par un rappel de cinq autres chansons et le retour sur scène de Dave Grohl et Bruce Springsteen. Le concert qui a duré environ deux heures et demi, se termine en retard sur l’horaire prévu. Et surtout, comme je l’avais prévu de longue date, j’ai le sentiment que nous avons passé un grand moment de musique.
Setlist Paul McCartney Glastonbury 2022:
Can’t Buy Me Love (The Beatles)
Junior’s Farm (The Wing)
Letting Go (The Wings)
Got to Get You Into My Life (The Beatles)
Come On to Me
Let Me Roll It (The Wings)
Getting Better (The Beatles)
Let ‘Em In (The Wings)
My Valentine
Nineteen Hundred and Eighty-Five (The Wings)
Maybe I’m Amazed
I’ve Just Seen a Face (The Beatles)
In Spite of All the Danger (The Quarrymen)
Love Me Do (The Beatles)
Dance Tonight
Blackbird (The Beatles)
Here Today
New
Lady Madonna (The Beatles)
Fuh You
Being for the Benefit of Mr. Kite! (The Beatles)
Something (The Beatles)
Ob-La-Di, Ob-La-Da (The Beatles)
You Never Give Me Your Money (The Beatles)
She Came in Through the Bathroom Window (The Beatles)
Get Back (The Beatles)
I Saw Her Standing There (The Beatles, avec Dave Grohl)
Band on the Run (The Wings, avec Dave Grohl)
Glory Days (Bruce Springsteen cover, avec Bruce Springsteen)
I Wanna Be Your Man (The Beatles, avec Bruce Springsteen)
Let It Be (The Beatles)
Live and Let Die (The Wings)
Hey Jude (The Beatles)
I’ve Got a Feeling (The Beatles, duo virtuel avec John Lennon)
Helter Skelter (The Beatles)
Golden Slumbers (The Beatles)
Carry That Weight (The Beatles)
The End (The Beatles, avec Dave Grohl, et Bruce Springsteen)