Vieilles Charrues 2023

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Vieilles Charrues

Les Vieilles Charrues pas tout à fait un Glastonbury français, mais peut être pas si loin dans l’esprit.

Voici un article hors sujet dans ces pages, encore que… Je vais vous parler ici du festival des Viellies Charrues auquel j’ai pu assister à l’édition 2023 grâce à Thomas, que je remercie encore ici. En effet si le sujet primordial, si ce n’est unique de ce blog est le festival de Glastonbury, peu après mon retour de Carhaix, j’éprouve le besoin de parler de ce célèbre festival français, et au delà, d’évoquer ce qui peut lui faire ressembler à Glastonbury. Évidement on pourrait me rétorquer que tenter une comparaison entre Vieilles Charrues et Glasto est assez stupide, la différence de taille, à commencer par là, en fait deux évènements très différents. Cependant, je pense que l’exercice n’est pas complétement dénué d’intérêt. Je vais doncl le tenter, et vous expliquer pourquoi c’est un festival à faire.

Une comparaison des Vieilles Charrues avec Glasto assez spécieuse, mais pourtant il y a des similitudes dont l’origine proviennent de lhistoire de de ces festivals. Il ne faut pas oublier Elixir, et Tamaris.

En quoi serait-il possible de comparer Vieilles Charrues et Glastonbury? Ne vous ai-je pas assez dit et re-dit que Glasto était différent de tout ce qui existe? Ne suis-je pas en plein paradoxe? Peut-être. Mais si les deux festivals sont bel et bien très différents, ils partagent pourtant quelques points communs. Et déjà, ce qui m’a paru évident aux Vieilles Charrues, c’est que ce dernier festival cultive, tout comme Glasto une forme d’exception. D’abord, les Vieilles Charrues est le plus gros festival de France (et l’un des plus gros d’Europe), de même que Glasto est le plus gros du Royaume-Uni. Les deux sont des festivals généralistes. Je précise cela car le HellFest, toujours plus petit que les vieilles Charrues, mais en passe de les dépasser, est un festival spécialisé. Autre similitude que l’on peut trouver entre Vieilles Charrues et Glastonbury, c’est leur côté grand public et très familial. Même si en France, les enfants restent toujours très peu nombreux en festival, aux Charrues on voit bien que l’on vient en famille, et l’on y trouve en parts égales, ados, jeunes gens, moins jeunes, et carrément plus vieux.

Autre point de convergence, c’est l’aspect indépendant des deux institutions. Car Vieilles Charrues comme Glasto, est une institution désormais. Ces deux festivals sont anciens. Glastonbury, si on omet les éditions de 1970 et 1971 démarre à proprement parler en 1979. Le festival construit son indépendance dans le temps, non seulement en tissant un lien étroit avec de nombreux artistes nationaux, qui depuis longue date cherchent à s’y produire. Ainsi, le festival de Michael Eavis a construit sa légende. Par ailleurs, l’indépendance dont il bénéficie, est conséquence de la collaboration étroite entre l’organisation et le tissu associatif (CND, Green Peace, Oxfam). Les Vieilles Charrues partage avec Glasto cette caractéristique associative. En effet le festival est organisé par une association entièrement dédiée au festival. Notons aussi que l’histoire des Vieilles Charrues s’inscrit dans la lignée du mythique festival Elixir, organisé pour la première fois en Bretagne en 1979 (tiens tiens…), disparu en 1987, puis suivi par le festival Tamaris de 1987 à 1992, date de création des Charrues. Le directeur de Tamaris, est d’ailleurs devenu programmateur des Vieilles Charrues, et vice président de l’association. On est donc bien dans une continuité historique, marquée par la région bretonne, et cultivant l’indépendance associative. Charrues et Glasto, peuvent donc revendiquer leur indépendance à contrario de gros machins organisés par Festival Rebublic, ou AEG par exemple.

Et des différences évidentes en terme de taille et de prix.

Mais pour le reste Vieilles Charrues et Glastonbury différent tout de même pas mal. Le point positif pour l’institution française c’est son coût. Si Glastonbury est le plus cher de tous, il parait relativement, compte tenu de la qualité de sa programmation, l’investissement pour y assister parait relativement rentable. A l’inverse Les Vieilles Charrues, 164€ pour le pass 4 jours. 5eme journée 67€ (total 231€) 46.2€/j, est un des moins cher à la journée. Pour Glastonbury c’est tarif unique 390€ pour les 5 journées 78€/j, plutôt dans la fourchette haute. Tarifs à comparer avec quelques exemples ci dessous:

  • Beauregard 210€ pour 5 jours (camping en sus) 42€/j
  • Solidays 129€ max pour 3 jours (associatif) 43€/j
  • Eurockéennes 190€ pour 4 jours 47.5€/j
  • Main Square 155€ pour 3 jours (camping en sus) 51.7€/j
  • We Love Green 159€ pour 3j 53€/j
  • Sziget 379 pour 6 jours 63.2€/j
  • Rock en Seine 175€ pour 3 jours, la 4eme journée en sus 89€ (total 264€) (camping en sus) 66€/j
  • Werchter 292€ pour 4j 73€/j
  • Lolapalooza 220€ pour 3 jours 73.3€/j
  • Tomorrowland 295€ pour 3 jours 98.3€/j
  • Reading Leeds 300€ pour 3 jours 100€/j
  • Coachella 385€ 3 jours (camping en sus) 128.3€/j

On pourra penser à un facteur géographique qui rend Sziget en Hongrie relativement abordable, et Coachella aux USA quasiment hors de prix. Quoi qu’il en soit il est bien évident qu’il faut relativiser tout ça en fonction de la programmation, de la capacité d’accueil des sites, etc. Autre point d’importance, aux Vieilles Charrues, les prix des consommations (boisson et nourriture) m’ont paru relativement modérés. En particulier, pour les petits budgets il est possible de manger pour pas très cher. J’ai en particulier beaucoup apprécié la galette saucisse à 3.80€. La pinte à moins de 6€ (6.5€ à 8€ à Tomorrowland ou à Rock en Seine).

Alors oui, même si les Vieilles Charrues est le plus gros festival de France, on est très loin du gigantisme de Glastonbury. Là, on retrouve le système assez classique de scènes multiples (ici elles sont quatre) dont les deux plus grosses alternent, et permettent d’enchainer les concerts sans attente. Les deux autres scènes proposent une programmation alternative aux deux principales. Un schéma classique en France, que l’on retrouve dans la plupart des festivals majeurs nationaux. J’irai même jusqu’à dire que Glastonbury est probablement une exception unique dans le Monde, mais là ça vaudrait tout de même d’être vérifié, car je n’ai pas eu la chance de visiter tous les festivals de la planète. Sur le plan de la programmation, à Carhaix, on trouve un mélange d’artistes internationaux renommés, et d’artistes français bénéficiant d’une notoriété nationale importante. A Pilton, évidemment, sont programmées des stars internationales, qu’elles soient britanniques ou non. Mais c’est une exception, à laquelle aucun festival européen ne peut faire face. J’en ai bien souvent expliqué les raisons dans ces pages. Quoi qu’il en soit, les Vieilles Charrues tiennent leur rang de leader face aux autres français qui n’ont pas de line-up régulièrement aussi remarquable. En tous cas c’est mon avis, et je le partage…

A voir, deux sujets sur feu le festival Elixir (le Glasto français qui n’a pas survécu):