Historique météorologique

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Peut-être certains d’entre vous ont lu les premiers chapitres de l’histoire de Glastonbury qui fait l’objet d’une rubrique dans ce blog. Ces lecteurs auront remarqué que j’ai omis d’évoquer dans ces chroniques le sujet pourtant important de la météorologie. La météo à Glaso fait pourtant partie de l’histoire, et même s’il y a bien un festival associé à ce sujet, et plus particulièrement la pluie, les innondations, et la boue c’est bien celui là. Soit dit en passant, dans l’histroire des festivals, le plus fameux épisode de pluie reste celui de l’orage de Woodstock en 1969, qui avait donné lieu à des récations plutôt fun de la part du public, un joyeux bordel, qui s’était finalement terminé par un chant improvisé par le public, et l’inauguration des glissades et plongeons dans la boue.

Mais qu’en est-il exactement de Glastonbury tout au long des années? Y-a-t-il eu un festival sans pluie et sans boue, est-ce possible? C’est que nous allons voir ici.

Tout d’abord, il faut bien comprendre que nous sommes dans le Somerset, en Angleterre, et que donc le mois de juin reste sujet à des précipitations, de l’ordre de 8 jours de pluie dans le mois. La température moyenne est de l’ordre de 20°C l’après midi, et que le temps est caractérisé par une variabilité importante, où alternent périodes couvertes et ensoleillées. Si l’on considère en particulier que les 8 jours de pluie moyens se répartissent uniformément sur les 30 jours du mois, cela signifie mathématiquement que la probabilité d’avoir un Glastonbury entièrement sec pendant 5 jours est de 18,48%, faites moi confiance j’ai fait le calcul en me basant sur mes souvenirs d’analyse combinatoire! La probabilité de n’avoir qu’un seul jour de pluie est de 41,06%, 2 jours de pluie: 30,26%, 3 jours de pluie: 9,08%, 4 jours de pluie: 1,08%, et 5 jours de pluie: 0,04%. Nous constatons en particulier qu’un Glastonbury réellement catastrophique avec une pluie quasi permanente est assez improbable, la chose la plus probable étant de n’avoir qu’un seul ou deux jours de pluie. Mais que nous dit la réalité des années passées?

En 1970, pour le premier festival qui s’était déroulé sur deux jours, s’il n’avait pas été une réussite financière avait, en revanche, bénéficié d’un temps relativement clément. Le samedi matin le temps avait été brumeux, et le sol était humide (probablement avait-il plus la veille). Mais dès l’après midi il avait fait soleil, et cette météo agréable s’était poursuivie jusqu’au lundi. Le festival de Glastonbury n’avait donc pas encore été baptisé par les cieux, et c’est normal puisqu’il ne s’appelait pas encore comme cela, ce n’était pour l’instant que le Pilton Pop Blues & Folf Festival.
L’année suivante, pour le Glastonbury Free Festival, aussi connu sous le nom de Glastonbury Fayre, une fois de plus le temps sera plutôt clément, voire même chaud.

Voila donc pour l’époque antédiluvienne (c’est particulièrement de circonstance), pas de pluie à Glastonbury ces années là! Comme quoi c’est possible… mais est-ce si fréquent? Il nous faut en venir à la plus longue liste des éditions du festival de l’époque moderne.

Commençons par l’édition non officielle de 1978. Je rappelle à ceux qui n’auraient pas lus l’histoire de Glastonbury, que le 7/7/77, un free festival s’était tenu à Glastonbury mais pas sur les terres de la Worthy Farm de Michael Eavis, et l’année suivante un événement analogue étant prévu, les autorités avaient interdit la chose. Du coup, Michael Eavis avait accepté d’héberger ce festival impromptu, comme on l’appelle. Cette édition là, bien que non officielle, fut la première à être particulièrement boueuse. Il faut comprendre que les choses étant informelles, il n’y avait pas de date clairement définies pour ce festival. Il s’est déroulé du 28 juin au 8 juillet, entre l’arrivée du premier convoi, et le départ des derniers participants. A ce qu’il semble, pendant ces 11 jours, le temps a été principalement couvert, souvent pluvieux, et le site était complètement boueux, à tel point que Michael Eavis avait été obligé de sortir le tracteur pour remorquer nombre de véhicules qui s’étaient embourbés. Lors d’un orage, la foudre a même frappé la modeste Pyramid stage qui avait été dressée pour l’occasion. 1978 est donc la première édition, d’une longue tradition de Glasto les pieds dans la boue. L’année suivante, en 1979, commence réellement la série de festivals de Glastonbury tel qu’on le connaît aujourd’hui, ces éditions durent 3 jours, il faut attendre 2005 pour voir apparaître les premières animations le jeudi, et 2009 le mercredi, depuis cette date le festival dure 5 jours.

Durant l’époque moderne, comme je l’ai nommée plus haut,les années les plus difficiles ont été les suivantes:

  • 2005: L’année 2005 est restée dans les mémoires comme celle des inondations. Cette année là, le festival est frappé par un orage brutal. Certaines scènes sont touchées par la foudre. L’équivalent de deux mois de pluie s’abattent en quelques heures. Un torrent se forme sur les pentes du camping de Pennard Hill, et le flux s’accumule en bas du camping, formant un lac qui noie les tentes situées là. Tout au fond de la cuvette, on va mesurer une hauteur d’au supérieure à un mètre.
  • 1985: Cette année là, il commence à pleuvoir le jeudi, et une très grosse averse survient le lendemain. Il continue de pleuvoir presque tout le week-end. Le terrain est alors transformé en gigantesque champ de boue, dans lesquels s’embourbent quantité de véhicules. Mais surtout cette édition subit les plus grosses force de vent de l’histoire du festival.
  • 1997: Des pluies torrentielles s’abattent sur le festival le vendredi et le poursuivent le samedi. Des lacs de boue se forment, et la difficulté des conditions est telle que de nombreux festivaliers quittent les lieux dès le samedi. C’est l’année de la boue.
  • 1998: Série noir lors des deux années 97 et 98, 1998 se déroule sensiblement comme l’édition précédente. La pluie tombe en quantité en début de festival, crée de vastes lacs de boue dans les champs et le soleil n’apparaît qu’à partir du samedi en début de soirée. De nombreux festivaliers, comme l’année précédentes rendent les armes dès le samedi.
  • 1982: Le vendredi, ont lieu les plus fortes précipitations jamais enregistrées depuis 45 ans. La pluie sature les champs qui deviennent très boueux pour le reste du festival.
  • 1984: Cette édition voit la température la plus élevée mesurée lors du festival, à plus de 27°C.
  • 1987: C’est l’édition la plus chaude de l’histoire avec une température moyenne de 26,6°C.

En marge de ces épisodes particulièrement notables, il a souvent plu un jour ou deux de façon modérée à Glastonbury. Les années sans aucune pluie à Glastonbury sont les années:  1970, 1983, 1989, 1992, 1993, 1995, 2000, et 2010. Comme vous pouvez le constater il y a moins de catastrophes que de bonnes surprises en matière de temps à Glastonbury. C’est conforme à ce qui était prévu par le petit exercice de statistiques auquel je me suis prêté au début de cet article.

Notons par ailleurs, que les catastrophes du type 2005 sont maintenant quasiment impossibles, car de gros travaux de drainage ont été effectués dans les champs, et l’eau est canalisée dans des fossés. Il reste conseillé d’éviter les champs situés vers le bas des pentes. Par ailleurs, évitez aussi les bords de chemins qui se gorgent d’eau et de boue, cette dernière, avec le passage se répand jusqu’à à quelques mètres du chemin.

En résumé, et en attendant des nouvelles de Jackone qui devrait sous peux nous donner un nouveau bulletin météo, je peux dire que nos chances de ne pas voir la pluie sont inférieures à 1/5, qu’il est très probable que nous aurons un ou deux jours avec de la pluie. Qu’il est peu probable d’avoir un orage, mais que dans ce cas tout est prête désormais pour pallier aux principaux problèmes de grosses chutes de pluie. Le temps sera très probablement très changeant, et les températures voisines de 20°C.