Lundi

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Mes chaussures à l'emplacement de notre tente, juste avant notre départ de Glastonbury 2017

Le réveil le lundi matin à Glastonbury, maintenant je sais parfaitement ce que ça fait. C’est clairement une petite gueule de bois. Je ne parle pas de celles qui font mal à la tête, encore qu’en ces termes je ne parle que pour moi, et j’ai bien des fois vu que certain souffraient des abus des jours précédents. Je veux évoquer plutôt le retour sur terre brutal, lorsqu’il faut non seulement admettre que la fête est fini, mais qu’en plus il va falloir plier le camp, et faire ce long chemin de retour qui nous conduit à la maison. Sur ce dernier point, il y a des bonnes choses: on va retrouver une douche des toilettes « de luxe », et surtout les proches. Mais demain, demain(!), il faut reprendre le travail. Après une telle semaine, en moins de 24h passer de la Pyramide au bureau, ca parait incroyable. Là, en plus, il y a un sentiment étrange, celui de se dire que c’est peut-être la dernière fois qu’on est ici.

Je me réveille à 8h30, Fred, lui, est déjà debout. Pendant que Laurent et Sylvain émergent je vais aux toilettes. Les toilettes sèches à côté de la Pyramide sont littéralement remplies à ras bord. C’est l’enfer! Et pour la première fois en 6 éditions, j’en suis réduit à utiliser un « long drop », ce dont je ne me serais jamais cru capable. Comme quoi, à Glasto, on finit par s’habituer à tout. Au retour je vais m’offrir une bonne collation au Divers Diner. Et lorsque je reviens de ce bon déjeuner, je constate que le démontage de la tente est déjà commencé. Nous terminons le travail rapidement. Puis je vais à la consigne récupérer mes papiers et mes clefs. Et pour finir je laisse à l’emplacement de notre tente, une vieille paire de baskets dont j’avais décidé qu’elles finiraient leur vie ici. Je précise que nous mettons systématiquement un point d’honneur à repartir avec la totalité de nos déchets, et sur notre emplacement il ne reste pas un papier. Cette paire de chaussures fait exception, juste pour le symbole.

Et puis nous partons.
En remontant Muddy Lane, et finalement lorsque nous franchissons la porte B j’ai un petit pincement au cœur. J’ai vécu tant de choses ici, il me revient à l’esprit tant de souvenirs. C’était mon 6eme Glastonbury, le premier sans les bottes, mais peut-être bien le tout dernier.