Dans une interview accordée au Guardian, Emily Eavis revient sur l’annonce de l’annulation de l’édition 2021 du festival de Glastonbury. Et maintenant que la chose est officielle elle effectue une mise au point salutaire. Elle revient en particulier sur certaines hypothèses et suppositions que bon nombre d’entre nous ont pu faire. Des éclaircissements particulièrement transparents, qui révolutionnent la communication dont nous avions l’habitude à l’époque de son père.
Avec Emily aux commandes, la communication reste prudente, mais devient bien plus transparente que celle de Michael…
Depuis quelques années déjà, on sentait bien que Michael Eavis prenait de la distance, et qu’Emily était de plus en plus aux manettes de Glasto. La communication de crise depuis le début de l’épidémie a clairement été totalement prise en main par Emily, et nous y avons gagné. Le créateur du festival nous a, au cours des années, et pas qu’une fois, induit en erreur avec des déclarations manifestement fausses. Je repense par exemple à l’épisode de la délocalisation (cf. Où l’on reparle encore du déménagement), où il nous avait embarqué dans des hypothèses hasardeuses. Nous ne saurons pas de sitôt ce qu’il en était en réalité. Et ce n’était pas la première fois. En juin dernier, le père déclarait à NME qu’une deuxième annulation mettait en péril les finances du festival, et nous alarmait en envisageant la possibilité de sa disparition définitive. La fille, nous explique aujourd’hui qu’il n’est n’est rien. Au contraire, l’annulation de l’édition 2021 a été effectuée suffisamment tôt pour éviter d’engager inutilement des fonds. Les pertes de 2020 ont été de £5 millions, mais en comparaison, quasi nulles cette année.
Une décision rapide pour éviter de risquer une catastrophe financière.
Elle revient aussi sur l’hypothèse qui avait été faite par nombre d’observateurs: « impossible d’organiser glasto à cause des assurances« , disaient certains. Ce n’est pas la raison de l’annulation. Elle explique, c’est tout simplement les contraintes sanitaires, et le manque total de visibilité sur une date de sortie de crise, qui ont conduit à cette décision. Actuellement le pays est confiné, mais qu’en sera-t-il en juin? Tout un tas de pistes ont été envisagées, incluant des possibles tests, supprimer les concerts sous tentes, et autres hypothèses. Mais, le fait est, que quelques soient les mesures envisagées, il n’y avait aucune certitude que le festival pourrait tout de même se tenir. Sans compter son organisation qui impose à de nombreuses personnes d’être sur site largement avant l’ouverture des portes. Le choix a donc été fait de décider d’une annulation rapide avant d’investir de grosses quantités d’argent.
Des projets qui nous permettent d’envisager un futur plus réjouissant…
Michael Eavis l’avait déjà évoqué il y a quelques jours, il souhaiterait organiser quelque chose en septembre. C’est la date à laquelle se tient en général la Pilton party, une journée de concerts destinée au résidents des environs. Emily ne rejette pas l’hypothèse, en précisant « si c’est possible et si c’est autorisé « . Par ailleurs, elle évoque une autre idée, qui consisterait à tenir un évènement virtuel qui serait diffusé mondialement. On peut supposer une diffusion online, peut-être payante, elle ne le précise pas. Mais le message le plus optimiste de son intervention, est sa conclusion:
I think next year is going to give us all such an enormous high, because when we can all reunite on this scale it will feel even more uplifting than ever. One thing this last year has taught us is that fundamentally we all need human connection.
Je pense que l’année prochaine va nous procurer des émotions intenses, parce que quand nous pourrons tous nous réunir aussi nombreux cela va plus que jamais nous faire vibrer. Une chose que l’année qui vient de passer nous aura apprise c’est que nous avons fondamentalement tous besoin de lien social.
J’imagine clairement ce que la sortie d’une telle crise, peu de temps avant Glastonbury pourrait donner comme effervescence. Si en plus nous pouvions bénéficier d’une programmation exceptionnelle, ça pourrait donner une très très grande édition.
Photo: Rodw