Vendredi soir

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Le concert d’Angel Olsen se termine, lorsque je recois un SMS de Fred qui m’indique que pour le concert surprise à the Park, tout le monde parle d’Elbow. Exactement au même moment, j’assiste à l’arrivée sur scène de caisses portant l’inscription « Elbow ». Je confirme donc à Fred son information. Bien que je ne savais pas trop à quoi m’attendre sur ce slot mystère, je suis un peu déçu de voir apparaitre Elbow, et je me dis que je ne vais peut-être pas rester là. Je connais mal le groupe, dont j’ai écouté juste quelques titres. Sans détester vraiment ces derniers, je n’ai jamais été très sensible à ce groupe. Pris entre désintérêt et curiosité, j’hésite… Mais, Fred m’envoie un autre SMS pour m’indiquer qu’il va me rejoindre. Je décide alors de rester là.

En l’attendant, j’observe l’installation de la scène, et en profite pour m’installer assez bas dans le champ, en bonne place. Le public commence déjà à affluer. Un couple s’installe à proximité, ils ont un grand drapeau. Comme il y a de plus en plus de monde, je me mets près d’eux, et indique à Fred que je me trouve au pied d’un drapeau jaune avec trois lions rouges. Quelques minutes après il me rejoint, il est presque 19h30, heure à laquelle le concert doit débuter, et nous sommes particulièrement bien placés. Je pense que cette situation va avoir son importance dans ce qui suit.

Double surprise avec Elbow qui apparait pour le slot secret à the Park, et qui me laisse un inattendu sentiment

Le show démarre très vite très fort, et ce qui me surprend particulièrement c’est la capacité de Guy Garvey, le chanteur, d’interagir avec un public visiblement conquis d’avance. Il parait incontestable que cet homme est particulièrement charismatique, et la réaction du public est incroyable. Pendant tout le concert, les gens chantent tapent des mains, et à aucun moment je ne sens dans ce public de lassitude, et c’est aussi le cas pour moi. Je me laisse complétement embarquer dans un crescendo émotionnel, et je peux affirmer que plus jamais je n’écouterai Elbow comme avant.

Finalement, je ne m’attendais pas à un si bonne surprise, et je me réjouis d’être resté là. C’est bien là la magie des festivals…

Il est 20h30 lorsque nous partons en direction de la Pyramide où Fred a programmé d’assister au concert de Radiohead qui doit avoir lieu une heure plus tard. Fred, s’arrête à sa boutique de nachos fétiche dans the Park. Moi je profite du moment pour donner mon coup de fil quotidien à ma petite famille, et partager mes impressions. Puis nous reprenons notre chemin vers le creux de vallée, le cœur du festival. En approchant de l’Arena, le vaste champ, se tenant devant la Pyramide, nous nous quittons. Fred va chercher un bon emplacement pour Radiohead. Moi, je pars vers l’Acoustic stage, où doit jouer Status Quo.

Il est environ 21h00. Pour l’instant, je ne sais trop comment je vais terminer la soirée. Status-Quo doit commencer à jouer à 21h30. Si le concert me plait, je resterai là jusqu’à la fin, à 23h00, et j’irai voir ensuite les 45 dernières minutes de Radiohead. Si en revanche, je me désintéresse de Status-Quo, alors je retournerai à the Park voir Flaming Lips. En attendant, comme le Cockmill bar, qui se trouve à côté de l’Acoustic stage est le seul à ma connaissance, dans le festival à servir de la Guiness, j’en profite.

A postériori, je m’étonne d’avoir envisagé ce combo Status-Quo + Radiohead. J’apprécie les premiers, mais sans leur vouer une admiration sans borne, disons que je leur dois de reconnaitre de très grandes qualités, et une carrière énorme. En ce qui concerne les deuxième, quitte à faire hérisser bien des chevelures, je dois avouer que je n’ai absolument aucun intérêt pour Radiohead, et même pour être franc, ils m’ennuient au plus haut point. Alors, je sais, c’est aussi un grand groupe, plein de qualités, et je ne vais pas nier bien des évidences les concernant. Mais là, mon avis ne tient pas, je pense, de la qualité artistique de ce qu’ils proposent, mais plutôt simplement de mes gouts. Je n’aime simplement pas Radiohead que je trouve triste et larmoyant. Donc, quelle idée d’avoir prévu de voir ces deux groupes là ce soir là? Sans doute est-ce ma passion pour l’histoire du rock qui me pousse à chaque fois à aller voir des groupes comme Status-Quo, et une forme de curiosité (voire d’honnêteté intellectuelle) concernant Radiohead, comme pour leur donner une dernière chance.

Status-Quo carré efficace mais presque sans émotion

Le concert de Status-Quo se déroule en configuration accoustique (comme le suggère le nom de la scène), ce qui atténue nettement les accents métal du groupe et fait ressortir leur côté blues et rock. Je voulais de l’histoire du rock, et bien là j’en ai…

Mais contrairement à ce que j’ai pu vivre un peu plus tôt avec Elbow, je ne suis pas surpris par ce que j’entends, et n’éprouve pas d’émotion particulière. A bien y repenser, c’est presque trop parfait pour parvenir à me captiver. Je m’ennuie un peu, je regarde ma montre… Cela fait plus de trente minutes que je suis là, presque trois quart d’heure. Dans un peu plus d’une demi-heure Flaming Lips vont jouer à the Park, juste le temps pour moi de traverser à nouveau le festival d’un coteau à l’autre, et d’arriver à l’heure.

En chemin, je passe à proximité de l’Arena où Radiohead est déjà sur scène. Je vois sur un écran géant le visage de Thom Yorke en train de se lamenter. Encore! Me dis-je. Compte tenu de l’heure, je pense que je suis tombé sur cette partie du concert (pas de chance!) :

ATTENTION: Le temps de démarrage de la vidéo (29:33) est pré-réglé sur l’heure approximative de mon passage.

Et j’arrive enfin à la Park stage où le concert n’est pas commencé, mais où il y a déjà beaucoup de monde. Laurent m’a contacté par SMS pour me dire qu’il allait me rejoindre, le plus simple pour nous retrouver, et de nous donner rendez-vous près de la régie qui se trouve au fond du champ. Une fois que nous nous retrouvons nous avançons un peu, mais sommes relativement loin de la scène.

Explosion sensorielle avec Flaming Lips, un concert magique et inoubliable

Je connais Flaming Lips de longue date, mais à vrai dire je ne connais pas leur discographie sur le bout des doigts. En fait, en ce qui concerne ce groupe, je suis un peu versatile. Autant je peux adorer certains morceaux comme Race For The Price, d’autres vont me laisser complétement insensible. Avant que le concert ne commence, je n’ai donc pas la moindre idée de ce que je vais découvrir, tant sur le plan musical que sur le plan du show, et Laurent convient avec moi qu’il est dans le même état d’esprit. Le concert commence, quelques notes de musique en introduction, et je reconnais immédiatement les accords de Race For The Price. Génial! Mais surtout après une longue introduction lancinante, la musique explose soudainement, ainsi que les lumières, et des confettis partent dans tous les sens. Un concert inoubliable commence.

Avec Laurent, nous avons bien compris que nous ne nous sommes pas trompés d’endroit, et je lui propose alors de nous avancer dans la foule un peu plus, car là nous sommes trop loin. L’avantage à Glastonbury, c’est qu’il y a de la place, et sauf en cas d’énorme concert, il est toujours possible de se glisser entre les gens. Finalement nous parvenons à nous approcher à quelques vingt mètres de la scène, quasiment dans l’axe, ce dernier point va avoir de l’importance pour la suite.

Sur scène, un deuxième morceau démarre, Yoshimi Battles The Pink Robots, du bon encore! Mais surtout le délire continue.Wayne Coyne brandit un Fuck Yeah Glastonbury en ballons dorés, et est accompagné sur scène par d’immenses personnages gonflables.

Puis, ensuite, c’est le tour de There Should Be Unicorns, Wayne Coyne arrive donc, en toute simplicité sur le doc d’une licorne taille « réelle ». Du pur délire, on est comme des gosses! D’ailleurs, ça ressemble à un spectacle pour grands enfants.

En trois morceaux Flaming Lips avait clairement donné le contexte. Je n’avais pas été déçu par un seul morceau, et le show était magique. Il était clair que nous assistions là à un de ces concerts dont on sait à l’avance qu’ils se finirons trop tôt. Je ne sais plus très bien comment les choses se sont enchainées ensuite, mais il y a eu encore plus fort, un moment de grâce qui a commencé lorsque nous avons deviné dans noir que le chanteur se glissait dans un plastique transparent. Le moment a duré un peu, et à cet instant j’ai dit à Laurent « qu’est ce qu’ils ont encore inventé »? Un bruit non identifié a démarré, puis quelques notes de musique que tout le monde a immédiatement identifié: Space Oddity. Aujourd’hui il me parait étrange que pendant les 6 minutes et 24 secondes que dure la vidéo ci-dessous, pendant ce temps si court s’est ancré un souvenir de concert que je n’oublierai probablement jamais.

D’abord c’est le morceau, il est pour moi d’un importance majeure. Je l’ai toujours beaucoup aimé, et ce, longtemps avant qu’il ne refasse surface il y a une grosse dizaine d’année. Mais surtout, je l’ai fait jouer un an plus tôt aux obsèques de mon père. Puis, c’est tout le public autour de moi qui se met à chanter. Je ne me lasse pas de le dire dans ces pages, mais un public anglophone, et qui donc connait et chante intégralement une chanson, c’est une dimension de plus ajoutée à l’expérience. Et pour finir, il y a cet instant où pendant le solo Wayne Coyne se déplace sur le public pour atterrir sur une plateforme, à peine à cinq mètre de nous. Simple, efficace, touché en plein dans le mille!

Le concert se termine comme il a commencé, par un feu d’artifice de musique et de couleurs. A la fin, je suis épuisé, mes batteries sont vides, comme celle de ma GoPro qui m’a lâché au pire moment, au début de Space Oddity. Je laisse Laurent qui reste dans les parages, moi je vais en direction de la tente, et de mon duvet. En chemin je fais juste une pause pour quelques frites, et puis dodo!

Et, en conclusion, mon habituelle entrée de vLog…